Red Center – Jour 3 & 4

Ce matin, on quitte Ayers Rock, direction le Nord jusqu’à Kings Canyon (ou Wattarka National Park pour les initiés). Pas âme qui vive pendant des kilomètres sur cette longue route qui traverse les plaines de l’Outback ; du coup on se sent déjà un peu comme des aventuriers dans notre énorme 4×4 avec l’amoureux.

On traverse même plusieurs zones incendiées, ce qui peut paraître inquiétant mais notre guide nous avait expliqué que c’était tout à fait normal dans le désert. Cette pratique est issue des traditions aborigènes et permet d’éviter les feux de brousaille incontrolables et permet de fertiliser la terre.

C’est pas le tout, mais on a bien roulé et ça commence à creuser donc on s’arrête sur les très rares « aires de repos ». Par là, il faut comprendre un renfoncement de la route aménagé succinctement en plein désert avec une dune de sable à gravir pour faire son p’tit besoin (au milieu d’un champ de PQ mais je vous passe les détails). On s’attable et un chien un peu maigre mais très beau qu’on pensait aux gens de la table au loin vient gentiment nous tenir compagnie, histoire de gratter un peu de bouffe. Après longues hésitations et débats avec Geoffroy sur la dépendance dangereuse à l’homme pour la survie d’un chien sauvage, je décide de lui donner une tranche de jambon ; ce qui a l’air de la contenter puisqu’elle part à la table voisine recommencer son numéro de charme bien rodé.

Désapprobation totale de Geoffroy (je crois qu’il m’aurait bien laissé sur le parking pour ce geste 😉 ), qui sera par la suite confirmée par les énormes pancartes à l’hôtel qui indiquent que ce sont des Dingos et qu’il ne faut ABSOLUMENT pas les nourrir… oups… l’enfer est pavé de bonnes intentions … toussa toussa…

Bref, on arrive enfin à destination dans un complexe touristique en plein désert à l’ambiance de motel à l’américaine. Une ‘tite sieste réparatrice plus tard, on part pour Kings Canyon où, on l’aura compris il y a un canyon. Comme une tradition, on commence par la promenade de mamies au fond du canyon puis on se dit que quand même c’est dommage donc on se fait du mal pour monter en haut de la crête.

Nous avons été récompensé, c’est MA-GNI-FI-QUE de voir toute cette végétation dans ce paysage de Far West. Puis c’est l’heure du coucher de soleil en compagnie de tous nos congénères du Kings Canyon Resort sur une plateforme réservée pour cela par l’hôtel.

La soirée se termine so typique par un burger à l’Outback BBQ , une sorte de hangar avec de grandes tables communes où l’ambiance est mise par un chanteur de country qui chante super bien au passage.

Deux dingos qui coursent un lièvre dans les phares de notre voiture plus tard (Geoffroy était aux anges d’avoir vu de la Wildlife en action), on part se coucher car demain la route nous attend encore.

Le lendemain matin, lever à 5h30 (une grosse pensée pour ceux qui font ça tous les jours et pour bosser en plus…). Ca pique mais on est vite prêt en mode opération commando. On passe les portes du resto pour le petit déj’ en mode roi du monde « qui c’est qui va faire l’ouverture », ambition rapidement revue à la baisse quand on s’est aperçu que quasiment toutes les tables étaient déjà occupées 😉

Le soleil à peine levé, on se dirige vers la Mereenie Loop, une piste de gravelles de 200 km de long en plein désert. Les 4×4 sont seulement acceptés et le guide du Routard en fait une tonne en nous expliquant que c’est la crevaison (voire quasiment la mort par déshydration…) assurées. Ca n’entame presque pas notre motivation de découvrir ce territoire presque vierge, dans l’espoir aussi de voir des animaux et ces très beaux paysages typiques du bush australien.

L’agence de voyage nous annonçait 7h45 de route mais en 4h30 c’est plié, tout ça sans crevaison et sans avoir abîmé la peinture blanche de la voiture malgré la poussière et la nuée de cailloux. La conduite irréprochable de Monsieur Parfait au volant y est pour beaucoup, talent complété par le mode « GRAVEL » de cette voiture toute option. Ce 4×4 est tellement grand que je peine à monter dedans à chaque fois et que les mecs font des signes de tête approbateurs à Geoffroy quand on arrive sur les parkings  😉

Cela nous laisse l’après-midi pour découvrir le West Mac Donnell National Park, au cœur de la chaine de montagnes MacDonnell Ranges dont la formation est estimée à 340 millions d’années. On jette notre dévolu sur la gorge Ormiston, une des plus belles paraît-il. Cette fois, on prend directement le sentier de difficulté moyenne à flanc de montagne puis on décide de faire le retour en bas de la gorge. Pour cela, on entreprend l’escalade de gros rochers pour descendre ; pas vraiment prudent ni recommandé mais sans heurts pour cette fois 😉

Retour au Motel en pleine nature, encore le seul des kilomètres à la ronde. On choisit d’aller dîner au restaurant, une vraie merveille. C’est très surprenant de découvrir dans un endroit rustique une cuisine si juste et savoureuse. On a enfin pu goûter le Kangourou (à défaut de te voir, on te mange AH AH AH – rire méchant), à déguster avec une cuisson « rare » uniquement, des vins australiens délicieux et Geoffroy du fromage local ; autant vous dire que c’était Noël pour le petit normand.

Demain, on retourne à la civilisation vers Alice Springs et pour moi, il est temps. Bien sûr, la nature est belle et une digital detox ne fait jamais de mal mais je trouve ça quand même un peu dur d’être autant coupé du monde moderne et des outils qu’il nous offre 😉 #MacadamGirl #WiFiIMissYou