Franchir la Vallée de la Mort annonce l’entrée dans l’état du Nevada, et plus précisément l’arrivée à Las Vegas. C’est d’ailleurs assez beau de voir surgir une mégapole de 1,6 million d’habitants d’une plaine désertique écrasée par le soleil, une sorte d’oasis au milieu du néant. Toute cette poésie est possible dans la douce clim’ de ta voiture, un pied dehors et c’est plus du tout la même chanson 😉
Oui, d’ailleurs faisons tout de suite le point météo : on s’attend à avoir fait le plus dur niveau chaleur en sortant de la Death Valley et en fait c’est que le début des festivités. En 2 jours à Las Vegas, dès qu’on était dehors, on a eu l’impression d’être dans un cycle séchage d’un sèche linge un peu costaud : un vent ultra chaud qui en rajoute à l’atmosphère déjà torride conjuguant un soleil radieux et les moteurs des voitures pris dans les embouteillages du Strip.
Bref, arrivée un peu rock and roll avec un GPS qui voulait absolument nous faire arriver par l’entrée piétonne de l’hôtel (mais on l’aime toujours beaucoup quand même) puis sortie du parking avec nos ballots de romanos (oui, oui, là on commence à multiplier dangereusement les petits sacs « c’est-plus-pratique »..) et BOUM… beaucoup de gens, de bruit, un centre commercial puis un casino en pleine effervescence à traverser pour trouver le comptoir de l’hôtel (hôtel parfait au passage le LINQ à recommander, bon rapport qualité prix et très bien situé #merciDavidou). Nous, en complet décalage de ces gens qui grouillent partout; en mode ruraux arrivant à la grande Ville; perdus et un peu médusés par ce spectacle…
Parlons en, cette ville est un spectacle permanent. Rien que les gens présents sont fascinants. Tout est possible ici, et ça a une légère tendance à se transcrire dans le code vestimentaire et les attitudes de certains 😉 La ville donne d’ailleurs l’impression de réunir toute la folie américaine, la démesure avec un gigantisme permanent et dans tous les domaines qu’ils soient urbain, architectural, d' »entertainment » et même alimentaire…
(on vous rassure, pour le dernier point, après avoir bien cherché on a fini par trouver de la salade 😉 )
Tout d’abord, on a enfin pu parcourir ce fameux « Strip » qui s’appelle en réalité Las Vegas Boulevard. C’est l’avenue principale de la ville longue de plus de 7km qui tiendrait son nom du fait qu’on devrait même y laisser sa dernière chemise en jouant dans les casinos.
Le long de cet axe, tous les hôtels à thèmes dont on entend toujours parlés, Bellagio, Cesar Palace ou encore Le Venetian qui recrée même le Grand Canal de Venise. 18 des 20 plus grands hôtels américains sont ici ainsi que les 9 sur 10 des plus grands hôtels du Monde avec une offre de plus de 150 000 chambres dans un périmètre somme toute réduit… Ces chiffres donnent le tourni mais on va vous laisser admirer tout ce kitsch pour retrouver vos esprits 😉
Et alors là, regardez ce qu’ils ont fait de notre beau Paris : la Tour Eiffel échelle 1/2 (je suis pas sûre que toutes les proportions soient respectées car la vraie est plus élancée quand même, non ?) coincée derrière un bout de façade de l’Opéra Garnier remaniée pour mettre un resto en RDC et devant l’arc de triomphe où une affiche 5×8 annonce l’ouverture d’un restaurant par Gordon Ramsay… Bref, faut pas chercher; tant que ça donne envie aux gens de venir voir les originaux.
Mais cette démesure est aussi au service des arts vivants en étant une capitale importante du spectacle. Certains hôtels proposent des mini spectacles à heures fixes, perso on a vu les fontaines du Bellagio avec un millier de jets d’eau qui varient en fonction de mélodies classiques et le volcan du Mirage qui rentre en irruption deux fois par soir. Mais ce qui nous a vraiment plu (et convaincu), c’est le spectacle « O » du cirque du Soleil. On avait pris des places à l’avance sous les bons conseils de Victoire et c’était bluffant ! C’est un ballet aquatique avec plus de 75 acteurs sur scène qui a une piscine en plein milieu contenant plus de 6 millions de litres d’eau… tout ceci serait-il vraiment possible ailleurs ?!?
Sinon, on a eu envie de prendre un peu l’air de l’atmosphère bruyante de l’hypercentre. Pour cela, direction le « Downtown« . L’objectif premier était d’aller voir le fameux musée des anciennes enseignes « googie » (courant architectural et artistique des années 50 futuriste et tournant souvent autour de la conquête spatiale) mais plus de visites pour la journée car il faisait trop chaud (tiens donc ?!? j’avais pas remarqué 😉 ). Mais ça a été l’occasion pour nous de voir la reconstitution d’une rue des années 50 assez sympa (en réalité un centre commercial en activité, faut pas déc’ quand même) et les fameuses Weeding Chapels. Il y en aurait plus de 50 dans la ville pour 130 000 licences accordées par an. Cette pratique s’est développée car le Nevada a choisi au XIXème siècle d’avoir une législation plus souple que ses voisins dans ce domaine pour pouvoir marier rapidement les cowboys et les pionniers de passage..
Tout ça pour dire, au vue de notre très modeste expérience de la ville, Las Vegas n’usurpe pas sa réputation de parc d’attraction à ciel ouvert pour adultes (même si on peut observer que ça devient assez familial #FaudraitPasRâterUneClientèle. On a trouvé ça d’ailleurs un peu pesant de n’être considérés que comme des consommateurs potentiels avec des sollicitations permanentes de notre porte-monnaie.)
En conclusion, pour nous, c’est à voir une fois dans sa vie mais il faut être préparé au fait que derrière les paillettes et les lumières clignotantes, inutile de gratter beaucoup pour voir la misère humaine dans toute sa diversité : homeless, jeunes défoncés, vieux paumés appuyant compulsivement sur les bandits-manchots et (c’est sûrement ce qui nous a le plus heurté) des jeunes femmes au regard vide beaucoup trop dévêtues pour faire la promotion de tel ou tel établissement dans la rue grouillante de mecs alcoolisés. Contents d’arriver, contents de repartir; place de nouveau aux grands espaces !