Road to L.A.

Objectif du jour, arriver à Los Angeles, notre dernier point de chute, pour 15h, heure convenue pour le check-in chez Byron, notre hôte AirBnB, puis visite de Beverly Hills et les autres quartiers huppés de la ville.

5h de route nous en sépare. En comptant la pause déjeuner, on décide de se mettre en route à 9h et de ne pas faire de détour pour rouler plus longtemps sur la légendaire route 66, et de prendre l’autoroute pour ne pas rajouter au 5h qui nous attendent.

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Une heure passe, ça roule bien, pas beaucoup de trafic. On est dans les temps.

Une deuxième heure passent et les ennuis commencent. Sans que quoi que ce soit ne le laisse  présager, gros ralentissement puis arrêt total. Dans un premier temps, on se rappelle que le GPS nous avait indiqué des péages sur la route. C’est sans doute ça…

Au bout de 30 minutes d’attente et une progression d’une dizaine de mètres, ça commence à pas sentir très bon. Les gens autour de nous commence à s’agiter, on voit très peu de véhicules de l’autre côté de l’autoroute, si ce n’est quelques impatients qui font demi-tour (oui oui, sur une autoroute! Avec un banc de sable en guise de terre-plein central, ça fait pas peur aux monster-truck des habitants du coin…).

Pour bien vous planter le décor, on est au milieu du désert de Mohave (juste au sud de la Vallée de la Mort), il fait 115°F (j’vous laisse faire la conversion mais c’est beaucoup trop chaud) et le soleil cogne dur ! Du coup la clim’ tourne à plein régime et le carburant descend à vue d’oeil. Heureusement, ça fait quelques jours qu’on est en mode « camping », et une glacière pleine de bouteilles d’eau fraîche nous permet de nous ravitailler au fil des minutes qui s’égrainent.

Au bout d’1h de sur-place, on commence à voir des choses un peu bizarres. Un homme se met à courir sur le bord de la route (homme qu’on ne reverra jamais d’ailleurs, probablement mort d’épuisement ou de déshydratation dans le fossé 🙂 ), le conducteur derrière nous sort ses jumelles pour essayer de voir ce qu’il se passe devant et une 3ème voir une 4ème file commence à se créer sur la bande d’arrêt d’urgence.

30 minutes plus tard (ça fait 1h30 qu’on cuit au soleil si vous suivez bien) une petite voix venue du siège passager me fait part d’une information cruciale : « Geoffroy, faut que je fasse pipi maintenant, vraiment ! » Oui, fallait bien que ça arrive, parce qu’autant on a été bien content de trouver de l’eau fraîche, autant, la conséquence est connue de tous : Quand tu bois, tu finis par avoir besoin de pisser…

Après un debriefing quasi militaire, je comprends vite qu’on a peu de temps devant nous. Pas facile de trouver une solution sachant que faire ça sur la bas côté avec tous les chauffeurs de camion autour, c’est assez compliqué et gênant pour une femme (et j’en suis désolé mesdames). De même que les bouteilles qu’on a vidées, difficile de les remplir si on considère que la propreté de la voiture est un critère important (et c’est important 😉 ). Du coup décision est prise de demander à cette femme, devant nous, qui conduit… un camping-car ! Anne-Flore dans un numéro de charme incroyable réussira à convaincre cette femme non seulement de lui laisser emprunter ses toilettes, mais également de nous expliquer ce qu’il se passe et comment sortir de cette situation. Nous saurons donc finalement qu’un grave accident impliquant 3 voitures à complètement bloqué la route, qu’ils attendent le shérif pour constater et que nous ne sommes qu’à 300m d’une sortie qui donne sur… la route 66 évidemment.

Ni une ni deux, imitant les natifs, je créé ma propre file entre le fossé et la route pour rejoindre cette sortie et cette fameuse route 66. Occasion de découvrir l’ambiance bizarre sur cette portion de route en plein désert. On voit qu’elle n’est plus du tout emprunté de nos jours, parce que tout ce qu’on croise, ce sont des stations essence et autres restaurants complètement abandonnés. Mais en mode apocalypse ! Les gens ont tout laissé en plan et sont partis. Ca, couplé au désert avec deux vautours dans le ciel, ça donne une ambiance un peu glauque.

Bref, après ce crochet, retour sur l’autoroute qui nous mène à Los Angeles où nous finirons par arriver avec quasiment 3h de retard et une dernière heure de conduite assez compliquée. En effet, Los Angeles étant une ville très étendue, elle est traversée par plusieurs autoroutes. Mais pas des p’tites routes comme chez nous hein ! Là c’est 2 fois 6 voies, une densité folle, ça se double, ça se redouble par la droite, ça déboule dans tous les sens, j’me demande encore comment on est sortis de cette jungle. En tout cas, moment de grâce en découvrant les fameuses lettres Hollywood en sortant de l’autoroute.

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Byron finira de nous achever avec un jeu de piste pour trouver son appart’, puis les clefs de la porte puisqu’il était déjà parti. En entrant, on découvre un grand appart’ avec un soin particulier pour la déco. Bon, ok, certains éléments questionnent la notion de beau comme les lampes ciglées Chanel (?!?) le fauteuil zébré ou la panthère à paillettes sur la table de chevet mais il y a de la recherche et c’est très confortable… Enfin, trois courses à la supérette du coin et c’est l’heure d’un repos bien mérité.