Danke Walmart !

Petit début de journée classique pour nous ce matin avec réveil trop matinal et bon petit déj’ au diner du RDC de notre hôtel.

Objectif du jour : aller chercher notre voiture de location, élément essentiel de tout road trip. Aucune difficulté, la voiture est réservée et le bureau dans une rue adjacente à notre hébergement. On se présente donc à l’heure de livraison de la voiture, logique… mais à cette heure, une foule dense et au moins déjà 40 min d’attente.. Stratégie payante, nous avons fait le choix d’attendre dans le bureau (et non de partir faire un tour comme conseillé..) et dans le champ de vision du gars donc on a eu nos clés à 11h… détail assez important pour la suite de l’histoire, on n’a pas pris le GPS car ça nous a paru vraiment hors de prix. Découverte de la USChachou Mobile sur le parking, une Nissan grise assez élégante; assez loin de la Dodge blanche que plusieurs pionniers de Californie nous avaient prédits 😉

Assez contents de prendre le large du centre ville effervescent de San Francisco en ce dimanche grisonnant, direction le sud et plus précisément San José à 40min de là. Voiture prise en main assez facilement par Geoffroy et conduite irréprochable sur l’autoroute, nous voilà progressant vers un paysage désertique et une chaleur ardente bien loin du vent froid omniprésent dans la baie.

Bon, évidemment, moi qui aime trouver un sens à tout, je déblatère pendant le trajet sur la cohérence du système routier américain et l’absence totale de besoin de GPS dans ces conditions… Principe non remis en cause tant qu’on était sur l’autoroute… je vous laisse deviner la suite… « merdage » total quand il a fallut se retrouver dans le centre-ville de San José.

Déjà, nous pourrions échanger assez longtemps sur la notion même de « centre-ville » ici mais de toute façon impossible de se repérer avec un plan de 2cm sur 3 sur le guide privilégiant le symbole au pragmatisme en indiquant une rue sur cinq. On demande aux rares piétons présents sur les trottoirs qui nous indiquent les 18 directions à suivre pour trouver l’endroit qu’on cherche, tout ça en disant qu’il vaut mieux reprendre l’autoroute puis ressortir sinon par la ville il y en pour 40 min…

Alors, dans l’énergie du désespoir, on prend une voie rapide sans assumer totalement donc on ressort à la première sortie… et là, on se retrouve complètement perdus au coeur d’un quartier plutôt craignos. Des drogués traversent les rues bizarrement et toute envie de demander son chemin est calmée par l’air patibulaire des mecs qui attendent au feu… des scènes ubuesques défilent sous nos yeux ambiance clip de rap US dont un gars avec son perroquet sur l’épaule en train d’attendre sa commande de burgers…  on a certainement trop regardé NYC Unité spécial, mais c’est vrai qu’à ce moment là, on s’est vu dans le fond d’un trou avec une balle dans la tête…

On est alors allés se réfugier au Taco Bell, un fast food de tacos remplie de bonnes familles hispaniques, histoire de reprendre nos esprits. Faut pas se voiler la face, on ne faisait pas vraiment couleur locale et on nous regardait un peu de travers. C’est alors qu’une allemande très sympathique a tenté de nous venir en aide avec la géolocalisation de l’Iphone de son fiston.

Face aux 18 indications pour retrouver notre chemin, nous avons décidé de nous en remettre au Dieu Walmart et il nous a sauvé. Pour ceux qui connaissent pas, Walmart est une chaîne de magasins très courant aux US qui vendent de tout à pas cher, le temple du consumérisme sans limites… Ni une ni deux, on est allé s’acheter un TomTom utilisable de suite… Je suis sympa, je partage avec vous la mine réjouie et détendue de Geoffroy sur le parking en sortant… Faut savoir que c’était deux fois moins cher que de le louer 15 jours et qu’on pourra le revendre ou le prêter à nos amis en partance… On ne sait pas faire des affaires tous les deux, mais là on était les rois du monde !

Après d’autres péripéties GPSistiques que je tairai pour le bien de tous, on a enfin trouvé vers 14h00 la fameuse Winchester Mystery House à San José. C’est une immense maison très étrange décrite sur le blog d’Axolot qu’on avait très envie de voir en vrai.

C’est le manoir de Sarah Winchester, riche héritière de l’inventeur de la carabine Winchester. Après la mort tragique de sa fille et de son mari, un médium la persuade qu’il n’existe pour elle qu’un moyen de se protéger des esprits des victimes de l’arme : ne jamais cesser d’agrandir la maison. Des ouvriers ont donc travailler 24h sur 24 de 1884 à 1922 (date de décès de la propriétaire) créant ainsi un dédale étrange de 160 pièces. Nous n’avions pas le droit de prendre de photos à l’intérieur mais c’était complètement fou. Il y avait pleins d’escaliers qui mènent nulle part ou calculés avec des marches de 6cm de haut donc nécessitant des volés en zigzag, ou encore des portes et des fenêtres donnant sur des murs.

Pour vous dire, cette maison possède 2 000 portes, 10 000 fenetres et 47 cheminés (oui elle avait beaucoup de personnel). On retrouve le nombre 13 partout dans la maison : 13 salles de bain, 13 fenetres dans une pièce, 13 lampes sur chaque lustre, 13 dalles au sol… L’objectif pour elle était surtout de tromper les esprits en choisissant chaque soir une nouvelle chambre. Tout ça pour dire, l’architecture est un métier et un projet doit former un tout 😉

Enfin, sur le chemin du retour, petit passage à Palo Alto qui est l’autre extrémité de la Silicon Valley. On a alors découvert l’atmosphère verdoyant de banlieue américaine paisible qui a vu grandir les plus grands génies de l’informatique comme William Hewlett et David Packard ou Steve Jobs et Stephen Wosniak…