Pour ce deuxième jour dans la belle ville de SF, le réveil fut toujours aussi matinal, entre 4 et 5h heure locale. Mais fait nouveau : nous avons tous les deux le visage couleur terre cuite. Inexcusable pour quelqu’un qui va en Bretagne depuis sa plus tendre enfance, nous n’avons pas pensés la veille une seule seconde aux coups de soleil potentiels alors que le vent froid nous obligeait à conserver plusieurs couches de vêtements malgré un soleil resplendissant…
Après plusieurs couches de crème et de fond de teint (seulement pour moi le fond de teint hein) pour tenter de cacher la misère, direction Starbucks pour un petit déj’ à l’américaine… Au vue de la file d’attente, nous n’étions pas les seuls à avoir l’idée. Mais hop hop hop, nous arrivons à nous frayer un chemin et nous assoir à une table au milieu d’américains un peu trop enjoués dans leurs conservations alors que nous n’étions pas encore caféinés. Un muffin et un huge cappucino plus tard, deuxième tentative pour monter dans un cable car.. bon ok, on a voulu se la jouer feignasse, logique, en le prenant en bas de la cote.. je suis pas sûre qu’on ait assez dit à quel point il y avait du relief ici.. la trame orthogonale s’applique parfaitement partout alors qu’il y a de nombreuses collines. Si la rue doit avoir une pente à peine marchable pour un humain, pas grave les touristes souffriront et… les locaux prendront leur voiture 🙂
Tout ça pour dire, une nouvelle fois, une queue de dingue pour prendre un cable car qui passe tous les 10min sans s’arrêter une fois sur deux car il est déjà saturé. N’écoutant que notre courage (enfin surtout celui de Geoffroy parce que moi j’aurais bien attendu pour vivre l’expérience cable car – et surtout ne pas vivre celle de se chauffer les muscles des cuisses dès 8h du matin) opération grimpette pour nous rendre dans le quartier de Nob Hill pour voir la Grace Cathédrale. Construite en 1930, elle est une inspiration libre de Notre Dame de Paris en béton avec plutôt de beaux vitraux qui viennent de Chartres. Ce qui est amusant, c’est qu’ils ont laissé la structure des voutes visibles en grande partie.
Toujours pas de cable car en vue, mon stage d’alpinisme reprend avec un Geoffroy gonflé à bloc qui décide de me coacher en m’expliquant comment mon déroulé de cheville pouvait soulager mes crampes dans les cuisses. Bon, pour être tout à fait honnête, 10min plus tard, il râlait aussi d’avoir à tant grimper pour voir une maison victorienne. Prendre des chemins hors des sentiers battus touristiques a un prix, et San Francisco, une des villes les plus facilement appropriables par le piéton parait-il est quand même très étendu…
Bref, poursuite du périple dans le quartier de Pacific Heights où s’étendent autour du Lafayette Park des rues paisibles et proprettes bordés par des maisons pour la plupart de la fin du 19e siècle. Nous vous laissons apprécier sur la dernière photo les mesures de protection d’une maison pendant l’absence des propriétaires qui nous ont surprises et amusées..
Une prise de bus plus tard, nous voilà sur la côte dans l’objectif d’apprécier la vue du pont qui en cette heure matinale ne doit pas être encore dans la brume… raté ! Enfin, ça a été l’occasion de découvrir le Fort Mason, une installation militaire datant de 1860 construite pendant la guerre de Sécession. Près d’un million et demi de soldats y embarquèrent pendant la Deuxième guerre mondiale et c’est devenu aujourd’hui un ensemble culturel assez vivant accueillant festivals, théatres, restaurants et une auberge de jeunesse. Là encore, les nappes de parking envahissant tous les espaces publics nous ont un peu surpris..
Petit clin d’oeil avec une affiche dans le bus qui résume assez bien notre état d’esprit du jour 😉
En fin de matinée, direction Golden Gate Park, une sorte de Central Park au sud de la ville. Ses dimensions généreuses, 5km de long sur 1,5km de large accueillent académie des sciences, conservatoire de fleurs et espaces d’expositions dans un espace vert sillonnées par les routes. Petite pause quiétude par la visite d’un jardin japonais puis restauration sur le pouce acheté dans un food truck au milieu du parc et d’une qualité étonnante.
L’après-midi nous a permis de traverser les quartiers sud de la ville, ceux de Haight Ashbury et de Hayes Valley qui virent une population hippie s’installer dans les années 1960. Aujourd’hui largement embourgeoisé, certaines façades conservent pourtant leur excentricité et les références à la France sont omniprésentes.
Une grimpette jusqu’à Alamo Square permet de découvrir l’alignement de maisons victoriennes de style Queen Ann le plus photographié de San Francisco. Enfin, les quartiers se suivent et ne se ressemblent pas. A proximité immédiate des rues aux atmosphères de village, le Civic Center s’impose avec son monumentalisme et le regroupement dans des ilots géants des bâtiments institutionnels de la ville. Ici, une image du City Hall en toute simplicité pour un hôtel de ville avec une coupole largement inspiré de la basilique Saint-Pierre de Rome parait-il (ça a un petit air des Invalides surtout, hein Agnès 😉 ). Devant, nous avons croisé un regroupement en hommage aux victimes de Nice largement couvert par CNN et consoeurs.
Après une journée pareille, une petite sieste d’une heure (qui se transformera en 3h30) est bien méritée !