Madrid en solo

A peine revenue du Nord, direction le Sud, Madrid en Espagne histoire de mettre à profit mon temps libre. Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas en couple mais en duo (de choc) que se passeront ces quelques jours avec ma bonne amie Avila. Je ne culpabilise (presque pas) de laisser Geoffroy tout seul à Paris car il a du travail et surtout il est allé à Madrid sans moi il y a moins de 2 ans (le vilain… bon ok à l’époque nous étions ensemble depuis très peu de temps et j’allais à Berlin de mon côté mais quand même..).

Bref, trêve de plaisanterie, direction Charles de Gaulle et son magique T3 perdu au milieu des champs. Beaucoup de monde, beaucoup et surtout une profusion de chapeaux de soleil et le fameux moment du « ok, c’est ça que j’ai oublié de prendre ». Histoire de rythmer un peu la transhumance, petite blague de mon sac à main bordeaux qui a déteint monstrueusement sur mon haut bleu ciel. C’est pas comme si je m’en étais rendu compte après avoir enregistré ma valise, à bas si en fait 😉

Parée de mon gilet malgré les 35° pour cacher la misère, je retrouve donc Avila à Madrid qui m’attend au niveau des arrivées avec un beau teint hâlé mais la mine un peu défaite d’avoir pris un avion à l’heure où elle se couche habituellement. Cette experte du Sud et de ses pratiques va rapidement me convertir à la sieste et aux horaires quelque peu décalés, les 43°C à l’ombre en plein après-midi étant un excellent argument pour aller se reposer au frais et ressortir dîner vers 22h30.

Madrid est une ville très étendue, plus de 6 fois Paris. Mon suivi d’activité en est la preuve, en 3 jours nous avons marché plus de 40 km sans les sentir passé ; enfin presque #sportivefor(n)ever. Il faut dire que la ville est composée de beaucoup de quartiers différents ayant chacun leur âme et leur ambiance quasi villageoise que l’on a tous envie de découvrir. C’est une destination plutôt typique et pas encore trop abîmé par le tourisme de masse.

L’hôtel choisi était parfait et à recommander : la Perla Asturiana ! Pour 20€ la nuit par personne, on est en plein centre, climatisées, plongées dans une déco désuète mais authentique avec une literie confortable et une hygiène irréprochable. Mention spéciale pour le gardien qui finit par te reconnaître et te tendre ta clé avant que tu prononces un mot et qui fait des petits commentaires intérieurs en jetant un œil à la pendule à chaque fois que tu passes.

Premier déjeuner de bonne augure dans un restaurant typique à la décoration (beaucoup trop) chargée avec un gaspacho/bacalao/glace des plus roboratif pour seulement quelques euros. NB : Mieux vaut se présenter vers 14h30 car avant c’est le matin, hein 😉

Petite marche pour découvrir les alentours, la plaza Mayor, très touristique mais représentative de la toute puissance de l’Espagne des Habsbourg, la cathédrale de la Almudena inauguré en 1993 par Jean Paul Il dont toutes les voûtes ont été peintes récemment de motifs ethniques du plus bel effet puis le Palais Royal, architecture en toute légèreté (oui, c’est de l’ironie…).

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Après une longue discussion « refaisons le monde » dont nous avons le secret à l’ombre d’un monastère et petit repos de circonstance, cette première journée s’achève sur une soirée tapas, l’occasion de goûter le jambon madrilène de cochon noir si bon et si gras ; les nombreuses veinures blanches sur chaque tranche en témoignent.

Le jour suivant, une grande journée marche était programmée. Après la découverte de Checa et du Mercato San Anton, voilà Salamenca, un quartier un peu plus bourgeois voire même un peu snob… cette boucle aboutit sur le parc du Retiro, un immense jardin romantique du XIXè siècle comme il y en a beaucoup mais véritable institution pour les madrilènes en quête de verdure, fraîcheur et repos.

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Arrêt ensuite au célèbre Musée du Prado où il était très agréable (voire émouvant, spécial dédicace au cours de ma prof d’espagnol de 4e dont je n’ai retenu à peu près que ça) de retrouver pour de vrai les grands classiques de la peinture espagnol, « dos y très de Mayo » de Goya et surtout « las Meninas » de Velasquez. Retour à l’hôtel par le quartier des Lettres et sa célèbre « calle de las huertas » où est retranscris des extraits des grands écrivains espagnols. Soirée bien arrosée à Malasana, un quartier très animé et branchouille de la capitale.

Afin de célébrer dignement l’avènement du dimanche matin, nous avons fait un bon somme puis un brunch sur une belle place à l’ombre des arbres. Promenade ensuite dans le quartier de la Embajadores, avec l’immense bric à brac du Rastro au rythme d’orchestres et d’animation de rues. Un peu plus au sud, le quartier de Lavapiès renferme plusieurs lieux alternatifs de la création artistique contemporaine comme une ancienne fabrique de tabac par exemple où l’on s’aventure après un peu d’hésitation.

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La fin d’après-midi fut marquée par la découverte du réaménagement de la rivière Manzaranes achevé en 2011. Sur plus de 10 km, s’étend la promenade « Madrid Rio » sobrement mais efficacement aménagée qui participe à la rénovation de certains quartiers plus populaires et qui propose aux habitants des lieux conviviaux pour se rafraichir en famille.

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Ponctuant le parcours, un superbe pont de Dominique Perrault (oui, c’est encore ironique..) et surtout le Matadero. Les anciens abattoirs de la ville sont devenus un endroit multiculturel mêlant cinéma, expositions, conférences et restaurant branchée grâce à une intervention ciblée et résolument moderne sur ce patrimoine industriel déjà riche de magnifiques jeux de briques. L’occasion étant trop tentante, nous avons clos cette journée par une pause dégustation de tapas « gastronomiques » accompagnée du spectacle du soleil couchant.

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 Enfin, ce séjour a été l’occasion d’aller à Avila, une ville à deux heures de bus de Madrid. Ca ne vous aura pas échapper, se rendre à Avila avec une Avila (la 1ere de France s’il vous plait, ses parents ont ouvert la voie à ce prénom à l’Etat Civil en faisant un procès) plaçait cette journée sous le signe d’un pèlerinage (et l’envie subite de poser devant tous les cartels de la ville…NDLR).

Après quelques sueurs froides à la gare de bus (sont pas très très carrés les espagnols), nous embarquâmes donc dans un magnifique bus tout confort avec une petite TV personnelle dans l’appui tête du voisin de devant avec des films à disposition. Occasion assez unique de regarder Nos étoiles contraires en espagnol. Bon évidemment, j’ai pas tout compris, je suis preneuse si une bonne âme peut m’expliquer pourquoi il est mort avant alors qu’elle avait l’air plus mal en point. Merci et pardon pour cette digression.

Revenons à nos moutons. Cette ville a la particularité d’avoir d’immenses murailles encore intactes qui donne sur une campagne vallonnée magnifique. A l’intérieur, de nombreux édifices religieux et différents bâtiments relatifs à la vie de Sainte Thérèse d’Avila, une figure majeure de la spiritualité chrétienne car étant profondément mystique, elle laissa de nombreux écrits sur son expérience spirituelle (Wikipédia my friend). Mention spéciale pour le musée des reliques, (comprendre une petite salle éclairée aux néons éteints par un papi dès que tu pars… so typique!!!) où tu as la surprise de découvrir au détour d’une vitrine un doigt momifié portant une bague un peu tape à l’œil. Pas toujours facile d’être connue et reconnue 😉

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Bref, j’achève vite sur ces considérations en espérant que les photos pourront retranscrire un peu le charme et la magie de cette ville « derrière le mur »….

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